Rhode au jour le jour

L'un des livres que j'ai reçus en cadeau à Noël, à ma demande, a pour titre "Former People, the destruction of Russian Aristocracy".

C'est un livre fascinant, à plusieurs titres. Bien sûr les histoires vraies qu'il relate sont terribles et serrent le coeur. Tant de souffrances imposées on pourrait dire gratuitement... le fait que toutes ces personnes aient été des privilégiés de l'ancien ordre tsariste ne rentre même pas en ligne de compte : ce sont des vies brisées point, et ces malheurs seraient aussi effroyables s'il s'agissait de pauvres paysans.

Mais ce qui fait encore plus peur c'est le contexte : je n'avais encore jamais lu en mots si clairs un tel réquisitoire contre le régime bolchevique et ses excès (lire : contre tout régime totalitaire). Quelle que soit l'idéologie poursuivie à cette époque par les leaders de la révolution russe, ce qui est terrible c'est de lire comment les circonstances ont permis aux instincts les plus bas, les plus méprisables, les plus bestiaux des hommes, d'avoir libre cours dans la plus parfaite impunité. Il n'y avait plus d'ordre, ni ancien ni nouveau, le chaos régnait en maître, et la vie de millions de gens ne tenait plus à rien qu'au bon vouloir des excités armés et de ceux qui les manipulaient cyniquement.

Ce qui est arrivé après 1917 peut toujours se reproduire, et je crois que dans un tel contexte moi et les miens n'aurions guère de chances de survie. Pas plus en tous cas que ces familles d'aristocrates que rien n'avait préparées à un tel effondrement.

Ce sont les gens qui appliquent sans questionnement la loi du plus fort qui sortent gagnants de ces épisodes. Ceux qui cherchent à se venger, ceux qui trouvent là une revanche sur leur vie passée. Des mécontents qui voudraient bien que la roue tourne il y en a toujours eus et il y en aura toujours. Ils ne sont pas animés par une idéologie fraternelle d'un monde meilleur ou par des grands principes d'égalité et de justice. Prions pour que l'histoire ne leur donne pas à nouveau l'occasion de faire la loi. Restons vigilants !