Rhode au jour le jour

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The Goldfinch

Par où commencer ? j'ai terminé ce (gros) livre, plus de 700 pages, hier soir avant de partir à mon bookclub. Et je reste sur une impression mitigée : certes c'est une histoire qui se lit, bien écrite, qui s'adresse à un public cultivé. Mais plus de 700 pages ? était-ce vraiment nécessaire ?

Toutes ces descriptions minutieuses, ces phrases longues parfois d'une page, ces personnages introduits et qu'on ne reverra plus (Xandra par exemple) et ceux qu'on retrouve par un hasard fort peu crédible ?

Tout le monde est séduit par Boris, moi pas. Il était "bad news" depuis le début. Et comment un type intelligent comme Theo (enfin, comme le roman est écrit à la 1ère personne, on le suppose) peut-il se laisser convaincre de suivre ce Boris surgi d'on ne sait où et accompagné de figures toutes plus louches les unes que les autres ? en abandonnant sur place sa "fiancée" et surtout Hobie, son père adoptif (c'est ainsi que je le vois) à la veille de Noël et sans une explication ?

Bien sûr, la fiancée n'est pas très recommandable elle non plus. Et d'ailleurs l'auteur ne s'appesantit pas sur les débuts de cette étrange relation : après avoir retrouvé la famille Barbour (qui ne s'était jamais trop souciée de savoir ce que Theo devenait quand même !), Theo au chapitre suivant est déjà en train de préparer son mariage : qui le croira !

Comme l'écrit très justement un des critiques sur amazon : parmi toutes les descriptions que nous inflige Donna Tartt, pourquoi a-t-elle fait l'impasse sur l'enterrement de la mère de Theo ? c'est trop surprenant. La section qui se déroule à Las Vegas, même si infiniment bien racontée (le soleil, le désert, l'abandon vécu par les deux gamins laissés à eux-mêmes) dure beaucoup trop longtemps, et pendant ce temps l'action n'avance pas vraiment.

Est-il pensable que les services sociaux tant redoutés par Theo aient pu laisser partir le garçon avec son père à l'autre bout du pays, sans demander plus de garanties au père ? après tout, il n'avait même pas de revenus fixes et était un alcoolique notoire. La mère n'avait-elle pas des amis plus proches qui auraient pu s'inquiéter de Theo, plutôt que de le laisser s'installer chez les Barbour ? Tout dans cette histoire est une suite de hasards malheureux mais difficilement acceptables.

Sans même parler du "deus ex maquina" de la dernière partie : Boris, avec sa surprenante confession (surprenante pour le lecteur, peut-être pas si surprenante quand on sait de quel genre de personnage il s'agit : "you know me, I am thief") et qui re-apparaît encore une dernière fois avec des nouvelles du tableau après le fiasco d'Amsterdam. Trop c'est trop.

En ce qui concerne l'épisode d'Amsterdam justement, il est beaucoup question d'un passeport perdu, qui serait indispensable pour acheter un billet de train pour Paris : je ne crois pas que ce soit exact. En tous cas il n'est jamais demandé dans le train, et aujourd'hui où la plupart des billets se prennent sur internet, il n'est jamais question du moindre document d'identité, nous sommes bien placés pour le savoir dans cette famille. Alors pourquoi la guichetière à la gare à Amstedam ferait-elle du zèle en exigeant ce document ? Je crois que Donna Tartt, même si elle a fait beaucoup de recherches sur place (les noms des enseignes, les menus dans les cafés par exemple, tout est juste) a commis une erreur sur ce point.

 

Quoi qu'il en soit, The Secret History reste à mon avis un meilleur roman que celui-ci. Le principal intérêt du Goldfinch, c'est justement le tableau lui-même : il n'avait jamais attiré mon attention, et l'ayant vu en vrai en octobre à Den Haag je ne peux pas dire qu'il m'ait beaucoup impressionnée. Mais après avoir lu le livre je ne pourrai plus le regarder de la même façon.



12/12/2014
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