DPDA hier soir
Je veux livrer mes réactions à chaud suite à l'émission d'hier soir (jeudi 24 mars 2016) sur la 2 : des Paroles et des Actes avec David Pujadas.
Le thème en était non pas les attentats directement, mais plus généralement notre attitude face à ce phénomène de terrorisme islamiste avec lequel il va bien falloir apprendre à vivre pendant sans doute une génération. Il y avait une intervenante d'origine algérienne qui était très sévère pour les élites et les responsables politiques chez nous qui par aveuglement ou faiblesse ont laissé faire beaucoup de choses dont nous payons le prix aujourd'hui. Tout le monde semblait d'accord pour reconnaître qu'on avait failli, dans nos pays, à transmettre ce qu'il fallait (j'essaye d'éviter l'emploi de mots trop galvaudés comme assimilation et intégration) à ces nouveaux arrivés d'une autre culture, souvent sans bagage propre, et qui ont eux-mêmes failli vis-à-vis de leurs enfants (c'était ce que disait Tahar Ben Jelloun hier matin sur F.Inter).
Le constat n'incline pas à l'optimisme car maintenant quoi faire ? la tâche est immense.
Mais ce qui m'a frappée c'est l'inutilité d'inviter des hommes ou des femmes politiques pour débattre sur un plateau télé : il y en avait deux hier soir, NKM et un obscur député socialiste. Leur discours était tellement "militant" qu'il en devenait ridicule : plus aucune crédibilité à accorder à ces gens là, de quelque bord qu'ils soient. En seconde partie de débat, avec d'autres invités, c'était encore plus flagrant avec cet autre élu (socialiste encore) face à une dame très digne qui représente les mères dont les enfants sont "en danger de djihad" : il n'a jamais voulu admettre ne serait-ce que de loin que lui et ses collègues comme l'ancien maire de Molenbeek étaient un tant soit peu responsables de la situation dramatique de certaines cités, faute de faire appliquer la loi comme le réclamait la dame.
Alors il paraît qu'un maire ne peut pas tout faire dans sa ville, et que souvent il y a des consignes venues d'en haut (entendre le pouvoir en place au niveau national) qui dit : pas de vagues, pas de vagues.
Mais c'est encore pire alors...
Bref, nous sommes mal barrés. Pas vraiment de raison de penser que ça va changer sous peu. Dans le même temps, après m'être quelque peu penchée sur l'histoire de Byzance ces derniers temps, que constate-t-on : des catastrophes politiques et humaines, il y en a eu de bien plus grandes et sur une plus grande échelle à bien des époques de l'humanité (que l'on pense deux minutes aux invasions mongoles du haut moyen-âge). En quoi l'histoire est-elle plus dramatique ou différente aujourd'hui ?
Cela incite à relativiser beaucoup de choses : l'histoire est une succession de coups foireux et de massacres, par désir de domination ou appât du gain. Des milliers d'êtres humains (sans doute beaucoup plus) ont disparu au fil des siècles, broyés par des événements sur lesquels ils n'avaient aucune prise. Pourquoi en irait-il autrement aujourd'hui ? nous avons perdu de vue comme la vie est chose fragile et aléatoire, une question d'avoir de la chance ou pas. Certains ont eu la chance de naître à des époques moins troublées que d'autres, et nous pensions que la notre était une époque de progrès, de sécurité, de stabilité au moins en Europe. Ce n'est sans doute pas si vrai que cela.
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