"Why Nations Fail" de Daron Acemoglu
En néerlandais le titre a été traduit : waarom sommige landen rijk zijn en andere arm. C'était un titre prometteur, et d'ailleurs j'ai ce livre depuis plusieurs années : je n'avais juste pas encore trouvé l'occasion de m'y mettre. A la suite de mes autres lectures récentes (Jared Diamon et Sapiens de cet auteur israélien au nom impossible à retenir) j'ai pensé que le moment était venu de m'y plonger.
Et en effet : quel livre passionnant !!! l'approche des auteurs est radicalement différente de celle de Jared Diamond pour ne citer que lui : ici pas question de géographie ni de cheptel ou de plantes disponibles. Les auteurs veulent démontrer que ce sont les institutions au sens large, poliques comme économiques (extractives ou inclusives pour suivre leur terminologie) qui déterminent absolument comment un pays évoluera.
Ils s'appuient pour ce faire sur nombre d'exemples tirés de l'histoire dans le monde entier : Amérique latine (Colombie en particulier, mais aussi Mexique), Afrique (Sierra Leone, Zimbabwe, Congo, Botswana...), Asie, et bien sûr Europe avec une analyse fouillée de l'histoire de l'Angleterre avant et après sa "Glorious Revolution" dont je confesse pour ma plus grande honte que je ne connaissais rien du tout (la faute sans doute à nos programmes scolaires trop franco-français et obnubilés par notre propre révolution un siècle plus tard mais c'est un autre sujet...).
Les auteurs vont jusqu'à faire une comparaison fort enrichissant entre la Glorious Revolution britannique et la Révolution française, pour voir comment l'une et l'autre ont permis à la Grande-Bretagne puis à la France de passer d'un régime absolutiste à une monarchie constitutionnelle ou une république parlementaire. L'empire autro-hongrois et l'empire russe passent aussi la revue, ainsi que l'Espagne des grandes découvertes et bien d'autres pays encore.
Bref, ce livre est autant un manuel de droit constitutionnel (un peu) qu'un livre d'histoire (beaucoup) qu'un catalogue de recettes économiques à suivre (ou à éviter). Tout est limpide, pour autant je doute que la solution proposée pour faire passer des pays à institutions "extractives" de la pauvreté au développement, soit adoptée rapidement d'un bout à l'autre de la planète : trop d'intérêts sont en jeu (les fameuses oligarchies !). Il y a fort à parier que bon nombre de pays d'Afrique et autres continueront d'exploiter la grande masse de leur population pour l'enrichissement exclusif d'une toute petit élite....
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