Rhode au jour le jour

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Touch of Evil ( Orson Welles, 1958)

Je viens de regarder pour la seconde fois le film "noir" Touch of Evil de et avec Orson Welles (et Charlton Heston, Janet Leigh et même Marlene Dietrich dans un petit rôle absolument superflu).
Sur la base des excellents critiques sur IMDb et ailleurs je  l'avais acheté en DVD il y a quelques années, pour le bazarder aussitôt tellement je l'avais trouvé nul. Après avoir relu plusieurs de ces critiques j'ai voulu en avoir le coeur net et le voir à nouveau, sans l'acheter bien sûr : je l'ai trouvé gratuit en streaming sur internet.
Eh bien je suis au regret d'écrire que j'en reste à mon premier jugement : ce film est nul de chez nul. Je ne comprends absolument pas pourquoi on en dit tant de bien !


D'accord, le plan séquence du début est assez virtuose (la voiture américaine, le couple qui marche dans les rues et passe la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis à pied). Mais ensuite ? tout est mal fait. D'abord l'histoire : aucun suspense digne de ce nom dans la recherche du coupable de l'attentat à la bombe qui a fait exploser la voiture d'un homme d'affaire américain un peu louche à peine entrée en territoire américain.
Beaucoup de personnages flous qui gravitent autour du chef de la police US, Hank Quinlan joué par Orson Welles (adipeux et déplaisant à souhait) sans qu'on sache toujours exactement quelle est leur fonction (adjoints de la police ?).
Des personnages qui passent et repassent cette frontière sans qu'on sache non plus toujours où on se trouve, au Mexique ou aux Etats-Unis (c'est pourtant important pour savoir qui est habilité à enquêter). Une femme (Janet Leight) épouse du héros mexicain (Charlont Heston peut convaincaint en Mexicain) qui est tellement stupide qu'on en vient à lui souhaiter tous les malheurs qui lui arrivent !

 

Par exemple l'histoire du motel : à qui viendrait-il à l'idée de prendre une chambre dans ce motel isolé à la Norman Bates où le seul personnel présent est un débile complet ? Cette femme n'a pas du tout l'air de réaliser que son mari et elle ont affaire à des criminels prêts à tout, ses réactions dépassent l'entendement.Et son mari n'est pas très prudent en la laissant seule sans protection !

Mais qui sont les  criminels les plus menaçants ? Quel est le rôle joué par le chef de gang mexicain Grandi et ses sbires? pourquoi à  partir d'un moment fait-il cause commune avec Quinlan ? Il semble y avoir deux trames narratives dans ce film : celle concernant les activiés de répression du traffic de stupéfiants de Vargas (Charlon Heston) et celle des pratiques peu orthodoxes du chef de la police US Quinlan. En quoi ces deux intrigues sont-elles liées ?
Et pour finir, l'attentat à la bombe de la voiture américiane de l'homme d'affaires se révèle n'être qu'une banale histoire de famille ! Mais si le petit ami (marié en secret) de la fille de l'homme d'affaire est vraiment le coupable, ce que semble dire le film à la fin, était-il besoin de mettre les 2 bâtons de dynamite chez lui pour pouvoir l'accuser ?

Il y a aussi le retournement soudain et inexpliqué de l'adjoint de Quinlan (le sergent Menzies) qui finit pas aider Vargas pour piéger Quinlan : on ne nous dit pas le pourquoi de ce changement d'attitude qui fait office de "deus ex maquina" bien commode (voir la scène un peu longuette où Vargas, en liaison par talkie-walkie avec Menzies, suit Quinlan dans un décor improbable de grues et d'eau en essayant de ne pas se faire repérer). Evidemment Quinlan devine, sent plutôt, que Vargas est tout proche : trop facile !

Je ne m'attarde pas sur les nombreuses invraissemblances : on ne voit rien de l'enquête sur la voiture incendiée mais on nous parle tout-de-suite de la dynamite qui y a été retrouvée.

Comment est-ce que Vargas, personnage officiel mexicain, pourrait aller fouiller dans le ranch de Quinlan (en Amérique) pour y trouver la fameuse dynamite ? Pourquoi Grandi fait-il porter des messages à Vargas par l'intérmédiaire de sa femme, et ce à deux reprises ? Pourquoi la femme de Vargas ne lui remet-elle pas le second message ?


Quinlan était-il finalement un bon détective : "a good detective but a lousy cop" comme le dit Marlene Dietrich en guise d'épitaphe ? Selon ses propres dires tout à la fin, tous les coupables qu'il a fait condamner par des moyens frauduleux à l'aide de pièces à conviction retrouvées (déposées) chez eux, étaient réèllement coupables : la fin justifie-t-elle les moyens alors ?

Bref rien ne tient vraiment la route dans ce film. Une grosse déception.



13/02/2023
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