Rhode au jour le jour

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Onder dezelfde sterren (Wim Jurg)

Je viens de lire un livre inattendu et découvert par hasard dans le Volkskrant : l'histoire de la vie et surtout des échanges épistoliers entre trois personnages importants (parmi les plus importants même) de la fin du IVème siècle de l'empire romain, c'est-à-dire les années 360 à 400. Il s'agit de l'empeureur Théodosius, de l'évêque de Milan Ambrosius (devenu saint Ambroise) tous deux chrétiens, et du sénateur romain Symmachus païen lui.
Le sous-titre du livre est d'ailleurs : "le dernier sénateur romain et ses amis chrétiens". J'y ai retrouvé Valens et la bataille d'Andrinople, d'autres empeureurs avant Theodosius jusqu'à Honorius, Galla Placidia  bien sûr, toujours elle, et l'arrivée de Stilico et de son ennemi Alaric.

 

Donc je me suis régalée et je suis impressionnée par la richesse des sources utilisées : tant de lettres nous sont parvenues malgré tout ! Comme presque tout se passe à Milan (où était le siège de la cour de l'empire d'occident avant Ravenne) je n'ai maintenant qu'une envie :  partir à la recherche de ces lieux ou de ce qu'il en reste aujourd'hui : les églises construites par Ambrosius, mais aussi les restes du palais impérial et de l'hippodrome... Il paraît qu'il existe même à Milan un sarcophage de Stilico, hélas sans les restes du grand général (on ignore où il a été enterré).

 

Ce qui est comme toujours fascinant c'est la restitution d'une époque où tout pouvait encore basculer dans un sens ou dans un autre : le christianisme existait certes, était reconnu officiellement depuis Constantin, mais loin d'être majoritaire, surtout parmi l'aristocratie romaine. C'est au cours du IVème siècle qu'il s'impose définitivement, notamment à cause des édits de Theodosius (lui aussi reconnu comme un saint par l'église catholique et l'église orthodoxe !).
Fut-ce un bien ou un mal ? combien de temps encore le culte des anciens dieux romains se serait-il perpétué sans ces édits ? difficile à savoir, comme l'auteur le dit lui-même. Mais il est permis de rêver à d'autres possibles, à une autre histoire... qui n'aurait pas accouché de l'intolérance de l'église romaine avec les excès que nous connaissons. Et puis les dieux romains avaient leur côté exotique aussi...

 

Je comprends quel a dû être le désarroi de ces Romains qui voyaient disparaître "leur" monde, et je ne peux m'empêcher de faire des rapprochements avec notre époque de grands bouleversements. Car on ne sait jamais quel avenir se prépare.
Je ne connaissais pas la figure de l'évêque de Milan : c'est un des grands hommes des débuts de l'église, et l'auteur nous le restitue dans toute sa combativité et son talent. Je ne sais trop quel jugement porter sur l'empereur Theodosius, un grand empereur sans aucun doute, mais un saint ? on canonisait facilement à cette époque où l'église avait besoin de héros.
On voit apparaître aussi dans ce livre Saint Augustin, qui était un peu plus jeune mais a connu cette époque : tout cela est absolument passionnant (enfin, pour moi)

J'ai déjà un autre livre, un roman cette fois, de ce même auteur qui s'est spécialisé dans l'antiquité tardive. Et j'ai suivi son conseil en me commandant un livre d'un autre spécialiste, anglo-saxon lui, toujours de cette même époque qui me fascine tant : il me tarde de le recevoir et de m'y plonger !

 



24/02/2021
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