"Envoyée Spéciale" de Jean Echenoz
Emprunté à la bibliothèque après l'avoir trouvé parmi la liste des suggestions de lectures pour l'été du NRC ! le livre vient en effet d'être traduit (mal paraît-il) en néerlandais, sous le titre "de Spionne".
Que dire ? j'ai souvent ri franchement pendant ma lecture de ce petit roman, mais est-il bon pour autant ? Je n'en suis pas persuadée.
L'histoire se veut pastiche, ou satire, et ne cherche nullement à être vraissemblable. Admettons, Cela peut marcher si le lecteur se laisse suffisamment embarquer par l'histoire et les personnages.
Or c'est là que je deviens plus réticente : tous les personnages sans exception sont des caricatures (encore voulu sans doute) et leurs aventures font plutôt penser à celles de pieds nickelés en goguette. Rien de bien convaincaint là-dedans, je suis restée sur ma faim malgré quelques trouvailles assez géniales (l'éolienne transformée en gîte improvisé pour l'otage très consentante). Que tous les personnages soient finalement liés à divers degrés passe encore, mais le dénouement m'a carrément laissée preplexe : comment faut-il le comprendre ? s'agit-il d'un mauvais rêve finalement ? tout serait-il un perpétuel recommencement (comme dans le film Groundhog day) ?
Je ne sais pas. J'ai aimé le style très original de l'écrivain, qui n'hésite pas à déconstruire certaines phrases pour les "monter" autrement que le veut l'usage. J'ai moins aimé ses interventions constantes dans le récit sous la forme "nous y reviendrons plus tard" ou "nous ne pouvons pas en dire plus" : à quoi cela rime-t-il ? à mettre une certaine distance entre le lecteur et l'histoire ? Si c'est le but voulu par l'auteur il y parvient finalement trop bien : à la fin je n'étais plus que vaguement intéressée par le sort de Constance et de ses compagnons d'infortune...
Je vais quand même emprunter un autre de ses romans afin d'en avoir le coeur net car Echenoz jouit d'une très bonne réputation. De lui je n'avais lu que "14" qui m'a laissé une bien meilleure impression, mais il a eu le Pris Goncourt en 1999, et ses livres sur Ravel ou Zatopek ont de bonnes critiques : donc je suis curieuse.
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