All the Light we cannot see (Anthony Doerr)
J'ai emprunté le livre (en français) à la bibliothèque parce que Helen Bauer m'en a dit du bien il y a quelque temps. J'ai donc voulu en avoir le coeur net, après tout Helen a plutôt bon goût en littérature.
Mais finalement même si je l'ai lu avec plaisir, je ne pense pas que ce soit un très bon livre. Je n'ai pas trop aimé ces chapitres tout courts, alternant la vie de Marie-Laure et celle de Werner. Ces derniers personnages manquent un peu d'épaisseur psychologique, ils restent trop lisses. Le récit qui les fait tous deux se rencontrer à Saint-Malo en août 1944 au cours d'un terrible bombardement qui mit la ville à feu, est bien construit et tous les passages relatifs à la guerre (sur le front de l'est en particulier) sonnent de façon très véridique. Malgré tout trop de hasards et de coïncidences nuisent à la vraissemblance de l'histoire (même s'il s'agit d'un roman)... Frau Elena de l'orphelinat en Allemagne est trop parfaite pour être vraie ; en revanche la description (glaçante) du fonctionnement de l'école d'élite où est admis Werner est sans doute la partie la plus forte du livre.
L'exode vécu par Marie-Laure et son père est assez finement raconté, mais leur vie à Saint-Malo dans la maison du grand-oncle Etienne tient plus du conte de fée, avec dans le personnage de la bonne fée l'extraordinaire Madame Manec, la gouvernante dévouée ET résistante !
Finalement, qu'est devenu le fameux diamant à la fin de l'histoire ? était-il vraiment besoin d'ajouter à l'intrigue cette histoire de pierre précieuse fabuleuse ? sinon pour alimenter le suspense vers la fin, lorsque l'ignoble Allemand se retrouve dans la maison où se cache Marie-Laure...
Et il y a plusieurs personnages, non des moindres, dont je n'ai pas vraiment compris le rôle : Frederick à l'école, le sergent Volkheimer par la suite (qui m'a fait penser à l'ogre du Roi des Aulnes de Tournier). Qu'est devenu le père de Marie-Laure ? autant de pistes qui n'aboutissent nulle part.
Non, décidément je ne marche pas : c'est sans doute une histoire dont j'aurai oublié les personnages dans quelques semaines, et pour moi c'est un signe qui ne trompe pas. Au contraire du Roi des Aulnes justement.
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