Rhode au jour le jour

Grâce à Zina je viens de découvrir "Le Roi des Aulnes" de Michel Tournier, prix Goncourt 1970.

Mais auparavant, en cherchant ce titre à la bibliothèque, je suis tombée sur un autre Tournier, Jacques, qui a écrit "le Dernier des Mozart" que j'ai emprunté aussitôt. Une biographie du plus jeune fils de Mozart, Franz-Xaver, et à travers sa vie une recherche de celle de son père Wolfgang. Un périple qui nous fait rencontrer aussi bien Constance Weber sa femme, que Nannerl sa soeur, et bien d'autres personnages bien réèls qui ont fréquenté Mozart. Passionnant ! très mélancolique aussi, quand on sait que ce Franz-Xaver ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfants. D'où le titre.

Mais il faut revenir à Michel Tournier : ce Roi des Aulnes est un roman qui ne ressemble à aucun autre bouquin que j'ai jamais lu. C'est un vrai régal à lire, tant le style est magnifique : richesse du vocabulaire, des références, des symboles, c'est presque trop. Tout se complète et se met en place peu à peu, surtout les mots propres au personnage principal, cet Abel Tiffauges au destin surhumain.

Quel tour de force quand même ! Après une première partie écrite à la 1ère personne sous forme de "cahiers", et que j'ai trouvée un peu longue mais elle est absolument nécessaire pour mettre en place le décor de cette dramaturgie, on aborde enfin le récit qui se déroule pendant la guerre. Je suis à la fois fascinée et horrifiée par la complexité du personnage, son opacité, sa perversité. Tout est tellement finement ciselé que les choses les plus abominables passent presque légèrement... Je suis très impressionnée, ce n'est pas si souvent qu'on rencontre un livre qui laisse une impression aussi forte.

J'espère que la suite est du même niveau, même si cette densité rend la lecture parfois un peu difficile.