Rhode au jour le jour

D'un côté le roi des Ostrogoths (de Marcel Brion), un vieux livre à moi redécouvert au grenier et enfin lu pendant l'été,

de l'autre le grand argentier du roi Charles VII au 15ème siècle (de J.C. Rufin) emprunté à la bibliothèqe cet été également.

Eh bien, dans le genre roman historique mettant en scène des personnages ayant existé pour retracer leur vie (c'est-à-dire que l'auteur y fait un travail de re-création mais toujours appuyé sur les faits historiques), la victoire revient largement à Theodoric !!!

Je me félicite de l'heureuse inspiration qui me l'avait fait acheter en 1982, oui oui il y a si longtemps, intriguée comme je l'étais déjà par cette période de la disparition de l'empire romain (d'occident) que nous connaissons si mal. Car un gros tiers du livre se passe en plus à Constantinople à l'époque de Zénon puis d'Anastase, dont l'auteur fait des descriptions hautes en couleur.

Je me suis donc régalée, même si je reste étonnée par l'insistance de l'auteur à parler de "races", de ces barbares germains blonds face aux "petits" hommes bruns et métissés de Byzance : une telle prose serait impubliable aujourd'hui, et d'ailleurs le livre ne se trouve plus. Ce qui le rend d'autant plus précieux à mes yeux !

Mais à part ce strabisme qui m'avait fait délaisser le roman à l'époque où je l'ai acheté, pensant lire quelque torchon fascisant, ce livre est d'une grande richesse historique : j'y ai appris quantité de choses, qui sont mises en scène de manière colorée et très vivante. Les descriptions de Rome en l'an 500 en particulier sont inoubliables : on croirait que l'auteur y était en personne pour rendre témoignage. Son style est agréable, plein de verve, le livre se lit vraiment comme un roman.

J'ai maintenant la plus grande envie de lire d'autres livres de cet écrivain-historien, membre de l'académie et mort en 1984 : en dehors du haut moyen-âge il était spécialiste de l'Allemagen romantique paraît-il, et a aussi écrit sur Mozart !