Rhode au jour le jour

Rhode au jour le jour

référendum suite

Hélas, la participation a presque atteint 33%, donc les organisateurs peuvent s'en prévaloir pour exiger qu'on en tienne compte, même si en théorie il s'agit d'un référendum "raadgevend". Et parmi ces 33% de votants (ce qui fait quand même 67% de gens qui ont préféré s'abstenir, comme le faisait finement remarquer Bernard Guetta ce matin sur F.Inter) il y a une nette majorité de "non", comme on pouvait s'y attendre.

Et maintenant que faire ? que va décider le gouvernement Rutte ? ça la fout mal pour le pays qui préside par rotation le Conseil de l'Union ! sur 28 pays, seuls les Pays-Bas se sont exprimés contre la ratification de ce traité d'association. Nul doute que si on leur en avait donné l'occasion, d'autres peuples se seraient prononcés de la même manière, tant sont grandes la méfiance et surtout la méconnaissance des institutions européennes. Ce qui prêche plutôt contre les référendums en tant que tels, comme moyens de légiférer. Ce qui est vrai et souvent cité pour la peine de mort (trop grave pour laisser le bon peuple décider tout seul), le serait-il moins pour des sujets autrement plus complexes ?

 

Un seul aspect de ce fiasco me réjouit un peu : un argument souvent entendu dans la bouche des opposants à la ratification serait la peur d'un élargissement incontrôlé de l'Europe. Et là je suis bien d'accord ! dommage pour les Ukrainiens qui en font les frais, car ils auraient plus besoin d'être soutenus par le reste de l'Europe qu'abandonnés aux ambitions russes ou à leur propre corruption. Mais "chat échaudé craint l'eau froide", et les Néerlandais comme bien d'autres en ont assez de ces élargissements à répétition qui modifient profondément le caractère du projet européen initial (à 6 pays seulement, tous voisins les uns des autres !). Ils ont saisi la première occasion (mauvaise) de le faire savoir à leurs dirigeants : trop c'est trop à l'est. Même si ce n'était pas le sujet de la consultation, car il n'est nulle part question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union.

Et même si je regrette profondément ce résultat qui envoie partout les mauvais signaux (à Moscou, à Kiev, à Londres), je serais la première à réclamer un autre référendum sur l'adhésion (cette fois clairement envisagée) de la Serbie par exemple. Ou de la Turquie bien évidemment. Pour défendre le projet européen en disant "non", pas pour le fragiliser.



07/04/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 5 autres membres