Old Filth (Jane Gardam)
Daan et moi avons lu la célèbre trilogie de Jane Gardam au cours de l'été ou juste après, et nous l'avons beaucoup aimée. Pour ne pas oublier, je veux en dire quelques mots tant que c'est encore frais dans ma mémoire, et je vais par facilité utiliser ce que j'ai écrit l'autre jour à Helen Bauer :
"j'ai surtout aimé le 1er livre : Edward Feathers est un personnage si attendrissant. Pour moi il est presque une caricature de l'Anglais (ou du Britannique) comme on aime à se les imaginer. C'est ce qui le rend si charmant : on retrouve à son propos tous les clichés ou presque que nous aimons au sujet des Anglais !
Le livre est fascinant parce qu'il parvient à recréer de façon très palpable ce monde de l'Angleterre puissance coloniale qui a disparu aujourd'hui, même à Hong-Kong. C'est un fait que l'on connaît, mais grâce au livre on touche du doigt ce que cela représentait vraiment pour les gens qui vivaient là-bas dans leur manière de vivre. Et c'est absolument incroyable.
De même pour les descriptions du Londres de l'immédiat après-guerre : une ville en ruine, et la pauvreté partout... c'est très très bien rendu."
Je continue en février 2019, soit plusieurs mois plus tard.
Dommage que l'auteur utilise tellement d'acronymes, sensés être connus des lecteurs britanniques sans doute, mais qui ne le sont pas forcément des autres ! De plus les références au monde des avocats auraient eu besoin d'être expliquées un peu plus en détails, car tout le monde n'est pas familier de ce monde là. Mais à part ces légères réserves, qui ne m'ont nullement empêchée de profiter de ma lecture, c'est un très bon roman qui reste longtemps dans la mémoire : pour moi un signe qui ne trompe pas.
Ce que j'ai préféré : la vie de Feathers à son école primaire (et le rôle primordial joué par le directeur de cette école, inoubliable), et sa relation avec la famille qui l'accueille pendant les vacances durant le secondaire. C'est émouvant de voir ce garçon enfin entouré d'affection et d'un peu d'amour (maternel), la tragédie à venir n'en est que plus brutale. On retrouvera Isobel la fameuse cousine un peu plus âgée dans les deux autres romans jusqu'à la fin.
Les personnages les plus antipathiques : les 2 tantes vieilles filles qui ne s'occupent absolument pas de lui et gardent tous les sous pour elles !
Mais les deux romans qui font suite à Filth m'ont moins marquée : il y a pas mal d'incohérences au niveau des âges de certains personnages qui m'ont dérangée (le juge et sa femme, qui doivent être beaucoup plus âgés que Betty quand même, mais Dulcie est toujours là à la fin alors que Filth, Betty et Veneering sont décédés, et aussi comment est-ce possible que Isobel et Betty soient amies, alors qu'Isobel est plus âgée que Filth et Betty plus jeune ? quand elles étaient à l'école elles n'étaient pas du tout dans les mêmes classes !), pour le plaisir de ma lecture j'ai besoin que ce genre de détails soit parfait. Et surtout l'histoire perd un peu en crédibilité, tellement les hasards et les rencontres fortuites y jouent un rôle important (surtout dans la vie de Betty et de Terence Veneering, le rival de Filth)
Le plus grand plaisir de ces romans c'est sans aucun doute le style des dialogues, acérés et pleins d'humour : un régal ! on rit franchement à plusieurs reprises, même si les situations sont dramatiques. C'est une des raisons qui incitent à lire les trois livres en anglais, car je me demande comment une traduction pourrait rendre toute cette saveur...
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