Rhode au jour le jour

Il s'agit d'un film du Guatemala, chose suffisamment rare pour mériter un article.
Je l'ai regardé grâce à mon site picl qui m'envoie chaque semaine un film nouveau à regarder, et celui-ci m'a tout-de-suite tentée.

Je ne connais pas bien l'histoire récente du Guatemala, je connais seulement la réputation de violence de ce pays. En fait une dictature épouvantable a éliminé la moitié ou presque de la population indienne en quelques années de guerre civile, et c'est ce dont parle le film. Mais à travers le personnage du vieux dictateur mourant et des femmes de sa famille qui l'entourent (au premier chef son épouse, grande bourgeoise hautaine).

On ne voit pas la violence lle-même, ou par le biais de visions sorties de cauchemars : le film fait appel au mystère, à la magie, pour restituer la mauvaise conscience qui s'empare peu à peu des protagonistes.
Le personnage de la Llorona (une légende sud-américaine) est incarné par une jeune femme indienne d'une beauté surprenante, aux longs cheveux noirs, et qui de par sa seule présence pousse les choses à leur paroxysme à l'intérieur de la maison du vieux général.

Le film est très sombre comme couleurs, parfois trop d'ailleurs, mais c'est voulu. Les images sont souvent très belles et ressemblent même à des tableaux (Alma qui essore un linge dans la baignoire, les trois femmes dans l'escalier). L'eau joue un rôle essentiel, lié à cette ancienne légende.
C'est une réussite qui donne envie d'en savoir plus sur ce pays et sur la conditions des populations indigènes qui sont méprisées par l'élite d'origine européenne (et blanche). Très intéressant.