Rhode au jour le jour

Rhode au jour le jour

je ne comprends pas...

Je veux parler de la situation en Catalogne bien sûr. Je suis abasourdie par le peu d'écho rencontré par cette situation dramatique dans journaux et médias : nous avons un risque de guerre civile à notre porte, dans un pays membre de l'Union, et partout c'est le silence officiel car on ne se mêle pas des affaires intérieures et constitutionnelles d'un état-membre !

Mais on ne peut pas le laisser courir à sa perte non plus !!! ou se jeter du haut d'une falaise dans l'inconnu.

 

Encore une fois des politiques ont joué avec le feu avec un référendum dont ils ne savent que faire maintenant : voir les hésitations de Puigdemont à prononcer cette indépendance unilatéralement. Il ne doit pas bien dormir celui-là en ce moment... à trop poursuivre son rêve d'indépendance, et faute d'un interlocuteur à la hauteur de l'enjeu à Madrid, le leader catalan a amené ce qui est encore son pays (l'Espagne) au bord de l'implosion.

Avec l'incertitude la plus totale sur le statut de cette Catalogue "indépendante" au sein de l'Union Européenne : qui voudra la reconnaître ? tous les autres pays européens risquent de voir le phénomène s'étendre chez eux, avec des revendications soudaines de la part de régions qui jusqu'à présent vivaient bien tranquillement dans les frontières nationales que nous connaissons tous. Ce risque de contagion n'est pas négligeable, mais les Catalons s'en fichent, tout occupés qu'ils sont à se contempler le nombril. Ce référendum illégal auquel n'ont participé que 43 pour cent des habitants de la Catalogne (ce qui suffit à disqualifier ses résultats aux yeux de toute personne douée d'un peu de bon sens) a posé une question en apparence simple à un nombre limité de citoyens, sans offrir la possibilité aux autres citoyens espagnols, voire européens, de donner leur avis sur une question qui aura forcément des conséquences pour eux.

 

Et tout ça en temps de paix, et même de prospérité économique retrouvée ! Les Catalans ne sont pas oppressés par Madrid que je sache : leur langue est reconnue, enseignée et utilisée. Que leur faut-il en plus de l'autonomie assez large dont ils bénéficient déjà (et qui aux yeux d'un Français jacobin est déjà bien généreuse) ? n'est-ce pas le signe qu'à certains idéalistes il en faut toujours plus, et que lorsque on leur donne un doigt ils veulent le bras entier ?

C'est un gâchis inutile et ridicule : comment ne le voient-ils pas, ceux qui descendent dans les rues pour protester contre Madrid et ses violences ? Fallait-il que le gouvernement "central" laisse faire en applaudissant : allez-y, démantelez le pays, c'est votre droit le plus strict et nous ne ferons rien pour vous en empêcher ? qui pouvait croire qu'un gouvernement, quel qu'il soit, accepte cette mutilation : une province riche qui fait sécession, l'Espagne qui régrograde du rang de 6ème (?) économie de l'UE au rang de 8ème ? 10ème puissance ?

Je voudrais bien y voir les Français, et comment réagiraient alors les Nicolas Demorand et autres pieux commentateurs de l'actualité, pressés qu'ils étaient de se rendre à Barcelone  pour cirer les bottes des indépendantistes ! Ce morcèlement jugé sympathique, parce que soutenu par la gauche contre le pouvoir central censé représenter l'Espagne nationaliste et rétrograde (voire fasciste), va complètement au rebours de l'histoire contemporaine : personne n'attend un xème "petit" pays sur la scène internationale, parce que la Catalogne serait un petit pays au niveau mondial, à l'heure où les problèmes sont devenus planètaires.

Ce désir d'indépendance n'est-il pas l'expression au niveau des régions, de l'individualisme forcené qui caractérise nos sociétés ? moi d'abord, et je me fiche du reste, c'est un peu ça non ?

 

A moins qu'il ne s'agisse plus prosaïquement que de gros sous : la Catalogne est riche et son économie dynamique, elle ne veut plus "payer" pour les provinces plus pauvres de l'Espagne. Pourquoi ce comportement, abondamment critiqué quand il s'agit de l'attitude de l'Allemagne vis-à-vis de la Grèce pour prendre un exemple récent (mais on peut extrapoler et parler des Pays-Bas qui ne veulent pas payer pour la France ou l'Italie), serait-il tout-à-coup justifiable ?

Je ne sais pas, je ne comprends pas. Et j'ai  peur.



11/10/2017
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