Rhode au jour le jour

Nous avons vu ce film allemand tout récent samedi à Natlab. J'en avais lu de bonnes critiques, qui le présentaient comme un "rom-com" et j'imaginais que ce serait plutôt un film drôle.
En fait pas du tout : il y a beaucoup d'humour et on sourit très souvent devant certaines situations qui sont comiques oui, mais l'essentiel du film est ailleurs. Il s'agit moins d'explorer la relation sentimentale entre l'héroïne et son "robot", avec toutes les péripéties que l'on peut en attendre, que de poser quelques questions philosophiques très sérieuses sur le bonheur.

Ca veut dire quoi être heureux ? Est-qu'un robot très performant conçu pour réaliser vos moindres désirs et même les deviner à l'avance, vous rendra heureuse ? est-ce que vivre au quotidien avec "quelqu'un" qui est toujours d'humeur égale et bien intentionné à votre égard peut y contribuer ? est-ce une dimension indispensable du bonheur ? Et aussi : peut-on aimer un robot à l'apparence humaine très séduisante (c'est l'acteur anglais Dan Stevens qui jouait Matthew dans Dowton Abbey quand il avait 15 années de moins qui a été choisi pour incarner le robot : pourquoi un Anglais on se demande ? le fait est qu'il est parfait, avec juste ce qu'il faut de raideur, et surtout irrésistible avec son sourire et ses yeux bleus !)

L'héroîne se pose toutes ces questions et ne s'en sort pas : l'expérience (car elle est sensée tester son robot pendant trois semaines) la déstabilise profondément. Il y a plusieurs niveaux de lecture du scénario, et la fin "ouverte" permet d'imaginer ce qu'on veut pour la suite : la metteur en scène ne choisit pas pour nous.
C'est un film qui fait du bien par les temps qui courent : malgré les questions sérieuses abordées il n'y a pas de drame, pas de problématique sociale lourde, pas de malades d'Alzheimer ni autres : un bain de fraîcheur !