deuil
C'est bizarre le deuil : Joey est mort dimanche 24 juillet 2016, avant-hier. Je m'y attendais depuis vendredi déjà, et j'avais déjà versé quelques larmes. Mais dimanche c'est une vraie tristesse qui s'est emparée de moi.
Bien sûr toute la procédure avec le vétérinaire qui est passé et qui finalement l'a "endormi" n'est guère réjouissante. Mais même si je suis absolument persuadée que c'était dans ces circonstances (défaillance rénale phase finale) la seule et la meilleure chose à faire pour lui, rien à faire je suis triste et je pleure quand j'y pense. Donc en fait, c'est plus sur moi que je pleure : mon sort m'attriste, car je me sens abandonnée par mon chat qui m'a tenu compagnie pendant quinze ans. Je suppose que c'est ça faire son deuil : s'habituer à la nouvelle situation, sans la présence de l'être qui a disparu. Je ne pleure pas sur Jo, je pleure sur moi, sur nous tous à qui il va manquer. Les enfants l'ont déjà dit dans leurs messages whatsapp. C'est toujours pénible de changer sa routine et ses habitudes, quand un être disparaît (même un chat, même un cavia) la vie continue mais pas comme avant : les choses se seront plus jamais les mêmes. C'est ça qui nous est difficile et demande pour s'atténuer que le temps passe ; c'est hélas une période incompressible par laquelle il faut passer.
Ce n'est pas négligeable quinze ans : à l'époque où nous l'avons eu j'en avais moi-même 45, j'étais encore jeune, avec les enfants à la maison. Joey nous a accompagnés pendant toute cette période de transition. Il nous a accompagnés de sa présence discrète (il était un chat humble comme je disais toujours !) mais bien réèlle, jamais embêtant ni agressif, toujours de bonne composition, affectueux avec nous et un peu méfiant avec les étrangers.
Je me remémore toutes ses habitudes : le matin réclamant son Félix, le soir dormant sur son plaid sur le canapé, quand il ne grimpait pas sur moi si je m'allongeais pour regarder la télé. Et puis il "parlait", souvent, pour attirer notre attention, répondant systématiquement à mes miaouh. Ces derniers temps quand nous mangions sur la terrasse il se tenait là avec nous... Quand nous rentrions après un ou deux jours d'absence cela lui arrivait d'être dehors et de nous accueillir. Je n'entendrai plus le bruit de la chatière quand il sortait ou quand il rentrait de ses promenades au jardin. Il faudra que je m'habitue : hier déjà, le vent a fait bouger la petite porte et j'ai eu l'impression que Joey était là.
Et puis il y a son bol bleu pour l'eau, que je lui remplissais chaque matin : c'est finalement l'objet qui m'évoque le plus Joey. Je l'ai laissé encore dans la cuisine, je ne me décide pas à le ranger (pour quoi faire d'ailleurs ? à quoi va-t-il servir maintenant ?). Je pense que si nous décidons de faire une petite cérémonie d'enterrement symbolique pour Joey, comme Marc l'a très justement suggéré, c'est ce bol que je voudrais enterrer. Joey lui a disparu, je n'ai gardé que quelques poils que le vétérinaire a rasé de sa patte avant droite pour faire une prise de sang. Bizarre comme il ne reste VRAIMENT plus rien de son passage sur cette terre, après quinze ans de bons et loyaux services. Moi qui voulais le faire empailler !
Non je me trompe : il y a toutes les photos, heureusement que j'en ai pris beaucoup et régulièrement. J'aurais dû aussi le filmer, dommage que je n'y aie pas pensé. Adieu Joey, tu étais un chat vraiment sympa, le plus sympa qui soit, et nous avons passé de bons moments avec toi. Merci pour ton affection humble et sincère. J'espère que tu as été heureux avec nous (je le crois).
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