Rhode au jour le jour

Traduction libre d'un article du NRC de mardi 16 janvier (2018) :

Le San Escobar en deuil

A San Escobar les drapeaux sont en berne. Le découvreur de ce pays, Witold Waszczykowski, vient de perdre son poste de ministre des Affaires Etrangères de Pologne.

Ce renvoi intervient presque un an après la déclaration de Waszczykowski à des journalistes à New York, qu'il "avait parlé à des représentants de pays des Caraïbes comme Bélize et San Escobar, et ceci pour la première fois dans l'histoire diplomatique de la Pologne".

Les journalistes n'ont pas tout-de-suite relevé  qu'un de ces deux pays,  San Escobar, n'existe pas. Mais en Pologne la bévue ne passa pas inaperçue. En quelques heures on vit apparaître un drapeau, des billets de banque, une page Wikipedia et une sur Facebook (184.000 likes), des cartes postales en même un compte Twitter qui émet en espagnol et en anglais. Sur le net on vit se répandre des réclames d'agences de voyage pour des vacances au San Escobar : plages magnifiques, dictateur à lunettes.

Dans la capitale polonaise est même né un bar à cocktails avec le nom "Escobar" : avec drapeaux et cartes accrochés aux murs. Et un hymne national bien sûr.

... Entretemps le compte Twitter de San Escobar a publié des photos d'une gigantesque statue que le petit pays des Caraïbes aurait élevé à Waszczykowski (en réalité il s'agit d'une statue de Philipee II de Macédoine à Skopje).

Le dernier tweet du porte-parole "officiel" de San Escobar : "ceci est un triste moment dans l'histoire de notre petit pays. Nous avons non seulement perdu l'homme qui nous a découverts, mais encore un leader spirituel de notre nation. Nous conserverons sa mémoire à jamais".