Rhode au jour le jour

C'est absolument navrant : au Télephone Sonne tout-à-l'heure sur France Inter, il y avait 3 intervenants de gauche mais pas d'accord entre eux bien sûr. Le plus triste c'est que la représentante des verts clamait haut et fort qu'elle ne pouvait envisager que "la gauche" soit balayée en 2017, comme si ce mot seul (la gauche) valait absolution. Pourvu que la gauche gagne, c'est comme un mantra.

Pour faire quoi ensuite ? le terrain est miné, aussi répète-t-on à l'envie : il faut que la gauche gagne. Mais à condition que ce ne soit pas pour faire la politique de Valls et de Hollande ! et pourtant, Hollande a bien été élu par des gens de gauche (certes sur un catalogue de promesses intenables). S'il a dû inflechir ses priorités c'est sans doute que le contexte ne lui laisse pas d'autre choix ! Pourquoi n'a-t-on pas entendu Valls le dire, tout simplement : on continuera sur la même ligne politique parce qu'on ne peut pas se permettre de faire autrement. Inutile d'évoquer avec des sanglots dans la voix 1981, les 35 heures ou la retraite à 60 ans : cette époque n'est plus, n'en déplaise à tous ceux qui rêvent encore de grand soir.

Et pourquoi la journaliste ne leur a-t-elle pas demandé à tous : vous en faites quoi de ces électeurs UMP et Front National qui ne sont pas d'accord avec vous ? comment ne voient-ils pas tous ces hommes et femmes politiques "de gauche" que la réponse ne peut pas être plus à gauche, quand la majorité du pays est visiblement contre ? C'est dans l'autre sens qu'il faut chercher des soutiens.

La seule réponse, selon moi, c'est de rompre avec cette pieuse illusion qu'on appelle le PS : que les réformistes raisonnables et réalistes de tous bords se retroussent les manches ensemble. Là est la véritable majorité. Evidemment pour ce faire il faudrait avoir une droite qui ne soit pas la plus bête du monde... comme récemment quand elle n'a pas voulu votre la loi Macron, qui met pourtant en oeuvre un programme que personne ne renierait à droite, s'il venait de ses rangs !

Décidément j'ai bien peur que la France, de plus en plus ingouvernable, ne s'enfonce dans la crise au lieu d'en sortir. Mais on a les élites qu'on mérite.