Rhode au jour le jour

Je veux dire pas d'accord avec le journaliste entendu ce matin à l 'émission de Pascale Clarke sur F.Inter : il parlait du centre, en regrettant (hypocritement ?) que le centre en France ait vocation à toujours tomber à droite.

Mais c'est faux ! en tous cas si c'est effectivement le cas, la responsabilité en incombe en premier lieu à la gauche, au PS donc. Car c'est bien cette gauche qui n'envisage pas pour une seconde de s'allier ou de s'ouvrir à quiconque plus à droite qu'elle. Seules les alliances vers la gauche plus extrême sont sanctifiées, au nom d'un dogme archaÏque selon lequel "hors de la gauche point de salut" !

De fait il y a certainement place pour une alliance entre nos partis centristes et des électeurs de gauche modérés, pragmatiques, sociaux-démocrates, réformistes et européens. Comme Hollande lui-même. C'est même ce à quoi aspirent les centristes depuis longtemps. J'ose même dire qu'il y a la place au centre pour un grand rassemblement de ces mêmes gens modérés, pragmatiques, sociaux-démocrates, réformistes et européens. On voit bien que l'UDF est travaillée par des forces centrifuges parce que là aussi, il y a ceux qui lorgnent vers le centre plutôt que vers l'extrême-droite.

Mais pour s'allier il faut être deux, et comme les épisodes Bayrou l'ont suffisamment montré en 2012, personne n'est prêt à répondre à gauche aux ouvertures des centristes. Pour cela il faudrait il est vrai renoncer au soutien de l'aile gauche du PS et d'une bonne partie de cette gauche bien-pensante qui croirait se trahir, le mot n'est pas exagéré. Le parti du président volerait en éclat comme sa majorité, qui ne repose que sur ce malentendu monumental : faire coexister à l'intérieur de la même équipe des sensibilités et surtout des opinions qui n'ont vraiment rien en commun (la tendance Valls et la tendance Taubira, ou bien le même Valls et Cécile Duflot, et je ne parle même pas de la gauche en dehors de la majorité !)

Et donc le tragique des centristes est qu'ils sont condamnés à tomber à droite, si on tient absolument à couper l'hémisphère des opinions politiques en deux. Parce qu'à droite on accepte de faire alliance avec eux, mais pas à gauche.