le Don Giovanni de la Monnaie
C'était hier soir la dernière représentation, celle où je suis allée, à reculons il faut bien l'avouer. L'ensemble quasi unanime des critiques étaient très négatives, en français comme en néerlandais, et je me préparais au pire. Hélas, ce fut encore pire...
Heureusement l'introduction à laquelle j'ai peu assister en arrivant bien à l'avance était très éclairante et intéressante. Pour le reste, je me contenterai d'écrire : à quoi pensent les metteurs en scène comme ce Warlikowski ? nous infliger pendant toute la grande scène du "bal" chez Don Giovanni de la fin de l'acte I, la présence d'une danseuse nue se trémoussant sur un podium, ça veut dire quoi monsieur Warlikowski ?
Et à supposer que cela signifie quelque chose (pour vous, pas pour moi en tous cas) qu'est-ce que ça ajoute à la compréhension de l'action, du drame qui se joue sous nos yeux ? c'est plutôt un élément perturbant, et qui n'a rien, mais alors RIEN à voir avec l'intrigue. L'imposer au centre de la scène, au point de gêner les déplacements des chanteurs, est-ce bien malin ?
Et puis ces costumes hideux de Don Giovanni et Leporello, habillés identiquement pour ajouter à la confusion (ce sont déjà les mêmes types de voix)... je ne comprends pas et je suis irritée d'être obligée d'en passer par ce genre de caprices pour pouvoir aller voir un opéra que j'aime.
Michael Haneke a montré ce qu'une (jolie) mise en scène moderne peut faire pour un opéra de Mozart avec son Cosi de l'an dernier, je n'ai donc pas d'a priori contre les relectures modernes. Mais hier soir franchement, c'était horrible. Je ne me prononce même pas sur le talent des chanteurs respectifs, ni sur l'orchestre et la direction de Ludovic Morlot : d'autres sont plus qualifiés que moi. Je ne parle que de ce que j'ai vu avec mes yeux : des chanteurs très statiques, ou alors hystériques comme Donna Anna, des costumes pas franchement flatteurs (les femmes habillés exprès de façon provocante ?), des décors où on ne reconnaît rien (un hall d'hôtel paraît-il ?), et des ajouts pour le moins discutables, sortis tout droit de l'imagination débridée d'un metteur en scène probablement perturbé psychiquement...
Le pauvre Mozart n'en demande pas tant : il suffit d'écouter sa musique, et les paroles que prononcent les chanteurs. Le reste c'est du délire mégalomaniaque.
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