Rhode au jour le jour

Reçu en cadeau de Gilles et Sabine quand ils sont sont venus ici début mai.

Roman pas très long et donc déjà lu, écrit dans la belle langue française toujours utilisée par l'écrivain russe. Quelle précision dans le vocabulaire d'ailleurs, j'avoue ne pas connaître tous les mots utilisés par l'auteur !

Il s'agit d'une histoire dans une histoire, on remonte donc le temps jusqu'en 1952 (la date est importante) pour découvrir l'histoire du héros. Rien de spectaculaire ici, sauf le décor puisqu'il s'agit de l'Extrême-Orien soviétique, pas loin de la mer d'Okhotsk : l'archipel en question existe et s'appelle l'archipel des Chantars. On est loin dans le nord, c'est le domaine de la taïga, des étés courts, et de la neige. Les descriptions de ce monde hostile à l'homme sont splendides ! on aurait (presque) envie de prendre l'avion pour aller là-bas, contempler cette immensité de forêts et de nature vierge. Même si en 2017 les choses ont dû pas mal changer : déjà dans le roman dont la fin se situe au début des années 2000, le protagoniste se plaint des croisières qui déversent leurs touristes curieux sur ces rivages sauvages...

L'histoire est des plus simples : un prisonnier évadé d'un camp, quatre hommes lancés à sa poursuite. Mais l'auteur en profite pour nous livrer ses pensées sur la condition humaine et sur l'homme, avec ses bons et ses moins bons côtés. On y voit de près comment fonctionne un système politique répressif, et c'est toujours aussi effrayant.

Ce n'est sans doute pas un des romans majeurs de Makine, mais c'est une belle histoire qui mérite d'être lue. Ne serait-ce que pour apprécier le simple fait de vivre dans un pays libre : ne jamais perdre de vue ce que le totalitarisme fait des hommes.