Rhode au jour le jour

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Great Expectations

Je vais me livrer à un petit exercice de comparaison entre le film de David Lean de 1946 (que j'ai acheté) et celui de Mike Newell de 2012. Je viens de regarder les deux à la suite hier soir, et à ma propre surprise je crois que je préfère malgré tout le film récent. Pourtant quand je l'avais vu à la télévision il y a quelques semaines à peine, sans connaître rien de l'histoire (c'est un roman de Dickens) je n'avais pas été convaincue : trop de personnages et plusieurs histoires confuses mêlées.

Une chose saute aux yeux : l'âge des acteurs choisis pour interpréter les héros (Pip et Estella) à la fois enfants et plus tard. Dans le film récent c'est une actrice de 23 ans, Holliday Grainger, qui joue Estella adulte, et un acteur de 22 ans (Jeremy Irvine) qui joue Pip. Rien à dire, ils sont très convaincants dans leur rôle et Holly Grainger est d'une beauté renversante dans le film. On peut la trouver pas assez froide peut-être, même si je la trouve très convaincante.

Dans le film de 46 l'acteur John Mills qui joue Pip adulte, avait 38 ans au moment du tournage ! Il n'est tout simplement pas crédible pour jouer un jeune homme amoureux dont on suit l'évolution entre ses 18 et ses 21 ans.On peut faire la même constatation pour le personnage de Herbert Pocket, l'ami de Pip : il est joué par Alex Guinness, âgé alors de 32 ans.

Quant à Estella, c'est d'abord une jeune fille de 17 ans, Jean Simmons, qui l'incarne enfant : là encore, elle frôle le ridicule dans sa robe courte dont dépassent les pantalons à dentelles façon petites filles modèles. Et alors qu'elle aurait très bien pu incarner l'Estella adulte (elle en avait le physique), c'est une autre actrice, une femme de douze ans plus âgée, Valerie Hobson, qu'on est allé chercher ! Pourquoi, mystère, même si un critique avisé sur IMDB qui n'était pas non plus très satisfait de ce choix, a découvert que cette actrice était à l'époque la femme du producteur du film. Ceci expliquant cela.

Si de nos jours en général les acteurs choisis pour un rôle sont très souvent plus jeunes que leur personnage (au point de frôler l'invraissemblance quand on voit des jeunes femmes modernes d'à peine une trentaine d'années mères d'enfants de 10 ans !), il semblerait qu'il fût un temps où on confiait justement des rôles de jeunes adultes à des adultes tout court. Pourquoi une telle évolution ?

J'avoue que cela rend le film de David Lean plus difficile à accepter de nos jours en dépit de ses indéniables qualités de photographie et autres décors. Un seul acteur de cette version l'emporte largement sur celui interprété par Robbie Coltrane dans la version de Mike Newell : celui qui joue Jaggers, un certain Francis L. Sullivan totalement inconnu de moi. N'ayant pas lu le livre (et sans aucune intention de m'y lancer) je ne peux juger pour le rôle de Miss Havisham : personnellement j'aime beaucoup Helena Bonham-Carter qui a l'air folle à souhait, mais au dire de plusieurs commentateurs sur IMDB elle n'a pas le physique décrit dans le roman, et que l'autre actrice avait peut-être.

Quoi qu'il en soit, les deux films sont intéressants à plus d'un titre, et je suis ravie d'avoir découvert ainsi un roman paraît-il très connu outre-Manche. Les paysages marécageux de la côte du Kent sont impressionnants. Les costumes et les décors aussi. Et cette histoire un peu magique garde tout son mystère à l'écran : j'ai été envoûtée.



12/08/2014
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