Rhode au jour le jour

Maintenant que Manuel Valls a perdu la primaire du parti socialiste au profit de Benoît Hamon, l'heure est peut-être enfin arrivée d'un grand rassemblement (je n'aime pas ce mot que tout le monde a à la bouche) au centre. Si seulement François Bayrou arrêtait ses critiques contre En Marche et Emmanuel Macron, dont il est en fait très proche !

L'occasion se présente comme jamais par le passé de réunir des gens d'horizons très divers, qui sont motivés par l'envie que les choses changent et que la France se réforme enfin. Il ne s'agit pas de réformer pour le plaisir des réformes, mais bien parce que trop d'institutions craquent dans notre pays : on ne s'en sortira pas sans une bonne mise à plat.

Le parti socialiste qui a retrouvé ses "valeurs de gauche" à l'usage du "peuple de gauche" va se marginaliser : je lui prédis 10% de voix à l'élection présidentielle. C'est le choix de ses militants, pourquoi pas : il est toujours plus facile de rester dans l'opposition en rêvant à des lendemains meilleurs plutôt que de se coltiner les dures réalités d'un monde devenu terriblement complexe et imprévisible. Mais on a besoin de sa force de proposition, de son imagination, de son enthousiasme : pas pour gouverner bien sûr, pour aiguillonner ceux qui gouverneront.

Je ne sais pas si Valls ira à Canossa pour rejoindre le mouvement d'E.Macron (ce sera difficile pour lui), mais j'espère que ses soutiens le feront, car c'est la seule possibilité qui leur reste d'exercer une influence. J'espère que F. Bayrou ne se présentera pas et reconnaîtra qu'entre ses idées et celles de Macron il y a l'épaisseur d'un papier à cigarette. J'espère aussi que F. Fillon ne se laissera pas happer par la dynamique de la campagne, pour attaquer et décrédibiliser une initative qui a le mérite de l'originalité et de rebattre les cartes dans notre paysage politique. L'atout de Fillon c'est son image d'intégrité : se rabaisser en utilisant les moyens que tous les autres utilisent ne le servirait pas du tout à mon avis...

Et je rêve d'un second tour Fillon-Macron, dans lequel le Front National aurait mordu la poussière : pourquoi pas ? C'est ma façon de rêver à moi.